La moitié des prêtres catholiques ne respectent pas leur vœu de célibat selon une théologienne

Invitée dans la nouvelle matinale commune RCF – Radio Notre Dame, Marie-Jo Thiel médecin et présidente de l’Association européenne de théologie catholique est revenu sur le débat autour du célibat des prêtres. Elle a estimé que la moitié des prêtres ne respectent pas leur vœu de célibat.

« Le célibat obligatoire, c’est ça le problème, ce n’est pas le célibat ».

Voilà en quels termes Marie- Jo Thiel critiquait ce lundi 30 septembre ce qu’elle considère comme une forme d’hypocrisie autour de la question du célibat des prêtres au micro de Louis Daufresne et Pierre-Hugues Dubois sur RCF – Radio Notre Dame.

Elle distingue ensuite la vocation sacerdotale de l’appel au célibat.

« Tout le monde n’est pas appelé au célibat », poursuit-elle. D’ailleurs une des preuves pour elle est le peu de respect des prêtres catholiques envers leur interdiction d’avoir des relations sexuelles. Elle explique d'ailleurs :

« Tous les chiffres qui sont en ma possession, sur lesquels j’ai pu discuter avec beaucoup de monde, des évêques etc… me font dire qu’un certain nombre, la moitié des prêtres, bien plus pour d’autres ne respectent pas leur célibat, les prêtres homosexuels, les prêtres qui vivent avec une femme ouvertement ou “dans le placard“ comme nous disons, et il y en a d’autres qui ont des relations avec des plus jeunes ».

La théologienne insiste sur l’importance de revenir à l’organisation des premières sociétés chrétiennes, pour s’en inspirer : « quand je regarde saint Paul, la structuration de l’Église est entièrement basée sur la question des charismes » comme celui du leadership, de la parole, de la catéchèse….

Ainsi, selon elle, saint Paul ne pensait qu’en termes de charisme et ne faisait « pas de différence entre hommes et femmes ». « Petit à petit, on doit avancer ensemble » afin de « reconnaitre le travail de tous les baptisés », a- t-elle encouragé.

Alors que s’ouvre la deuxième session du synode, chacun sait que l’Église n’est pas une adepte des révolution et préfère les changements en douceur. « Les mentalités ne sont pas toutes prêtes : pour moi, un premier pas serait l’ordination de viri probati, c’est-à-dire d’hommes mariés », envisage Marie-Jo Thiel, comme une manière de s’habituer de voir des femmes à côté des prêtres.

Elle laisse ensuite la porte ouverte au mariage des prêtres. Dans plusieurs églises orientales, les prêtres sont mariés comme dans l’église chaldéenne ou l’église maronite. De plus, aujourd’hui, ces prêtres sont de plus en plus nombreux à exercer leur sacerdoce en France ou dans d’autres pays de rite latin.

Cette question est un sujet de débat récurrent au sein de l'Eglise catholique et plusieurs visions s'opposent. Le père Grosjean avait ainsi rappelé le sens de cette vocation particulière lors d'une interview en 2017

Jean-Benoît Harel

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